Le soutien à la parentalité est un accompagnement parfois nécessaire car on ne naît pas parents, on le devient. On le demeure pour autant que l’on assume convenablement cette fonction.
La parentalité peut se définir comme l’ensemble des réaménagements psychiques et affectifs qui permettent à des adultes de devenir parents, de manière à répondre aux besoins spécifiques de leurs enfants. Le soutien à la parentalité s’intéresse à la fonction, aux compétences et aux ressources parentales lorsque des difficultés apparaissent.
Soutien à la parentalité et accompagnement du thérapeute
Le soutien à la parentalité s’appuie sur une logique de partenariat où les parents sont responsabilisés et où le thérapeute fait en sorte que les parents se réapproprient leur fonction parentale. Ce dernier intervient tant dans la prévention que dans la protection, lorsque un certain nombre de difficultés apparait sur l’un ou l’autre des trois axes de la fonction parentale décrits ci-dessous. Cela n’implique pas que les compétences des parents soient systématiquement absentes dans ces trois
- L’axe de l’exercice de la parentalité : ce sont les droits et devoirs dont est dépositaire tout parent à la naissance d’un enfant et qui l’investissent d’une obligation de choix, de surveillance et de protection quant à l’éducation et à la santé de son enfant. Les dysfonctionnements interviennent soit par excès (rigidité dans des exigences qui sont disproportionnées par rapport à l’âge de l’enfant), soit par défaut (difficultés à assumer l’autorité, incitations à des comportements asociaux, discontinuité des liens). Cet axe est aussi tout ce qui structure dans une société donnée, au niveau symbolique, les places parentales et les implique dans une filiation et une généalogie.
- L’axe de l’expérience de la parentalité : c’est l’axe du ressenti, de l’éprouvé, du vécu, de toute la dimension psychique subjective, le fait de se sentir ou non parent de cet enfant-là. Cet axe implique donc l’affectif et l’imaginaire, rend compte des décalages pouvant exister entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel. Des excès peuvent se manifester soit en trop (fusion, emprise, confusion intergénérationnelle…) soit en moins (rejet, déception, sentiment d’être persécuté par l’enfant, maltraitance…).
- L’axe de la pratique de la parentalité : comprend les actes concrets de la vie quotidienne. Il s’agit de la mise en œuvre des soins parentaux et de leurs interactions comme les tâches d’ordre domestique (repas, entretien du linge…), technique (réparations courantes, aménagement des lieux…) de garde (surveillance, présence auprès de l’enfant…) de soins (nourrir, laver, soigner, consoler…), d’éducation et de socialisation (acquisition des comportements sociaux, stimulation dans les apprentissages…). Là encore, des écarts peuvent se manifester, soit par excès (surprotection, hyperstimulation et forcing au niveau des apprentissages), soit par défaut (carence dans l’hygiène ou l’alimentation, logement non pensé pour l’enfant, enfant livré à lui-même, absence de suivi médical, manque de stimulation…).
Quand et pourquoi se décider à consulter ?
Il est parfois nécessaire et important de reconnaitre ses difficultés à répondre aux besoins spécifiques de l’enfant. Cela demande du courage et de l’humilité. Si vous ne savez plus comment faire avec lui et si la souffrance s’est installée au sein de la famille, il est toujours possible de faire appel aux services d’un professionnel guidant, soutenant, encourageant, afin que le lien parent-enfant permette à chacun de donner le meilleur de lui-même.